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Le Dragon de Calais.
Le Dragon de Calais.
Selon la légende…
Selon la légende, il existe sous la croûte terrestre d’immenses galeries qui relient les mers et les océans, créant parfois des nouveaux mondes où évolueraient des créatures fantastiques. Des portes, scellées par des pierres sacrées, existeraient dans ces mondes et permettraient d’avoir accès aux villes. Des dragons seraient les gardiens de ces mondes souterrains…
L’un de ces dragons a ainsi été retrouvé à la plage de Calais, ce jeudi matin, près de la jetée, échoué et endormi. Une énorme créature de 25 mètres de long, de couleur bleue or qui aurait, selon les spécialistes, une envergure de 17 mètres et un poids approximatif de 70 tonnes… Comment ce dragon est-il arrivé là ? « Lors des travaux récents menés pour étendre le port sous la mer, les ouvriers ont descellé la pierre sacrée qui verrouille la porte du nord et protège la surface de la terre des mondes enfouis. Cette créature fantastique a réussi à franchir la porte pour s’inviter dans notre monde », explique ce même spécialiste des dragons.
Quand la bête va-t-elle se réveiller ? Quelles sont ses intentions ? Est-elle dangereuse pour l’homme ? Ces questions restent pour l’instant, sans réponse. Mais le Dragon de Calais est désormais visible à la plage. Et il se murmure déjà qu’il pourrait, très bientôt, se rendre dans différents endroits de la ville…
Pour favoriser les échanges entre les habitants, le parcours du dragon a été tenu secret. Perchés sur des grues mobiles, des musiciens accompagnent la parade avec des violons, une batterie ou une guitare électrique.
"Nous avons apaisé son ardeur avec la musique et on s'attend à ce qu'il se réveille dans l'après-midi", confie, complice, François Delarozière, directeur artistique de la compagnie "La Machine", dont les créatures fantastiques ont déjà sillonné Nantes, Toulouse ou Pékin.
"Il y a vraiment beaucoup de monde pour une première scène, c'est une belle surprise. Les gens sont venus de toute la France, des Etats-Unis, du Canada", ajoute le concepteur scénographe. Quant aux Calaisiens, ils "se sont approprié le dragon. C'est une aventure qui commence bien."
Arrivé sur la place d'Armes, Benoît Saison, dessinateur amateur, croque la scène sur un carnet pour tenter de "retranscrire la mythologie dans le trait et l'instant fugace d'un mouvement, d'une expression, le passage entre les bâtiments".
"C'est un magnifique objet", résume-t-il, ému. "On ne voit plus du bois ou de l'acier, mais un personnage vivant. Ca, c'est réussi!"
"Le spectacle est très bien, mais ce qui est fondamental, c'est de changer l'image de Calais, qui a beaucoup été associée aux migrants ces dernières années", fait remarquer Jean-Marc Blouin, 66 ans, venu avec ses petits-enfants.
Ce projet, créé par la compagnie La Machine, a pour but de redynamiser la ville en captant l'attention des millions de touristes qui transitent chaque année par le port
Il s'est échoué ce jeudi matin sur la digue de Calais. Prêt à effrayer et à enchanter la ville nordiste lors de son réveil prévu ce week-end, un immense dragon sera au centre d'un « spectacle urbain » de trois jours, avant de devenir attraction touristique.
Haut de 10 mètres, long de 25 mètres, cet animal « venu d'un autre monde » va cracher feu, eau et fumée. Imaginé par François Delarozière, directeur artistique de la compagnie La Machine, qui a mis au point la créature articulée. Ce dragon, construit à Nantes, est le dernier né d'une lignée d'animaux extraordinaires qui ont déjà conquis plusieurs villes en France et dans le monde.
Un projet extraordinaire pour accompagner la mutation urbaine de Calais
Après le Grand éléphant de Nantes, le Minotaure débarqué à Toulouse ou les bestiaires envoyés à Pékin, Bruxelles ou Liverpool, le concepteur scénographe a créé pour Calais une machine « plus grande encore », pesant 72 tonnes et faite d'acier, cuir, toile et bois sculpté.
Pensée pour « accompagner de manière pérenne » les grands projets de mutation urbaine engagés à Calais, notamment la rénovation complète du front de mer, elle doit devenir à terme une attraction touristique et participer au développement économique de la métropole.
Le dragon va s'installer pour une dizaine d'années.
A l'issue du spectacle prévu ce week-end dans toute la ville, « le dragon s'installera à Calais pour y vivre plusieurs dizaines d'années », entre le front de mer et une nef transparente dédiée. Devenue « machine de ville », il arpentera quotidiennement la ville dès la mi-décembre, transportant sur son dos une cinquantaine de Calaisiens ou touristes pour un voyage payant d'environ 30 minutes. Il circulera notamment dans les voies de bus à sens unique.
La compagnie entend « réenchanter et dynamiser la ville» pour transformer le regard des habitants et capter l'attention des millions de touristes » qui transitent chaque année par le port de Calais, venus notamment du Royaume-Uni.
Un projet de 27 millions d'euros
Financé par la métropole, la région Hauts-de-France et l'Etat, ce projet à 27 millions d'euros est pour la maire LR Natacha Bouchart un « formidable moyen de donner une nouvelle attractivité à Calais », qui a pour ambition de devenir « station balnéaire du XXIe siècle » et « destination touristique de référence sur la Côte d'Opale ».
"Il est géant!", "On dirait Godzilla!": curieuses, amusées ou hébétées, des milliers de personnes ont assisté vendredi au réveil du dragon de Calais.
C'est dans la matinée que les Calaisiens ont découvert cette gigantesque créature de 72 tonnes et 10 mètres de hauteur, encore endormie sur le front de mer, face au ballet des ferries rejoignant l'Angleterre.
Lorsqu'il ouvre les paupières, le monstre "venu d'un autre monde" dévoile des yeux rouges entaillés d'une fine pupile jaune. "Ca y est, il se réveille!", lance une fillette juchée sur les épaules de son père, tandis que les grognements de la bête s'intensifient.
Lentement, le dragon aux écailles turquoises et dorées déploie ses larges ailes avant d'entamer sa déambulation pour trois jours de spectacle urbain, où 300.000 personnes sont attendues. Nichés sur son dos, des manipulateurs pilotent ses articulations mécaniques, faisant jaillir de la fumée et de l'eau de ses naseaux et de ses oreilles.
"Il paraît plus grand en vrai qu'en photo!", s'exclame Tom, 10 ans. "Ce qui est intéressant pour eux, c'est aussi la légende urbaine derrière et le fait qu'il va rester dans la ville. Ils sont pressés de monter dessus!", confie à l'AFP sa mère, Elodie Lemaire.
Smartphone en main, aux fenêtres et aux balcons ou sur les trottoirs bondés, les spectateurs tentent de capter la créature faite de cuir, de toile et de bois sculpté.
Soudain, le dragon crache une boule de feu dans un souffle sonore qui déchire l'air. "Waouh!", crie le public, transformant aussitôt sa surprise en applaudissements nourris.
Avançant à 4 km/h, le mastodonte se fraie un chemin dans la foule compacte, qui commente chacun de ses gestes. "Il a une drôle de langue", glisse un spectateur. "J'ai vu ses dents", "On dirait Godzilla!", entend-on encore.
"C'est extraordinaire", juge Bernard Baude, 70 ans, venu de Boulogne-sur-Mer. "Pour l'instant, je mets 19/20 car il ne lui manque plus qu'un nom", relève cet ancien professeur, le front caché sous un épais bonnet en laine.
- "Personnage vivant" -
Pour favoriser les échanges entre les habitants, le parcours du dragon a été tenu secret. Perchés sur des grues mobiles, des musiciens accompagnent la parade avec des violons, une batterie ou une guitare électrique.
"Nous avons apaisé son ardeur avec la musique et on s'attend à ce qu'il se réveille dans l'après-midi", confie, complice, François Delarozière, directeur artistique de la compagnie "La Machine", dont les créatures fantastiques ont déjà sillonné Nantes, Toulouse ou Pékin.
"Il y a vraiment beaucoup de monde pour une première scène, c'est une belle surprise. Les gens sont venus de toute la France, des Etats-Unis, du Canada", ajoute le concepteur scénographe. Quant aux Calaisiens, ils "se sont approprié le dragon. C'est une aventure qui commence bien."
Sur les 3 jours, 400.000 personnes sont venues à Calais, dépensant en moyenne 30 €. Faites le calcul.
Le dispositif doit aussi créer à terme « 70 emplois directs », attirer investisseurs et commerces et occasionner d'importantes retombées économiques.