La Seconde Guerre mondiale a été marquée par un fait méconnu : la plus grande attaque de crocodiles de l'Histoire.
Indéniablement, l’Homme est le plus grand des prédateurs que compte notre planète. Mais dans de rares cas, les rôles sont inversés et la faune semble prendre sa revanche. Ce fut notamment le cas en 1945, lors d’une bataille entre forces de l’Axe et troupes alliées dans le Pacifique. Là, des crocodiles marins ont décimé des centaines de soldats japonais.
Le crocodile marin, qui vit en Asie et en Océanie, n’a pas d’égal sur Terre. Il est, avec le crocodile du Nil, la plus grande espèce vivante de crocodile, mais aussi la plus lourde. Mesurant jusqu’à 6 mètres de long, il peut peser près d’une tonne et dispose de la morsure la plus puissante du règne animal. Surtout, ce grand reptile peut vivre en eau douce comme en milieu marin, mais peut également passer de la terre à l’eau en quelques instants. Dès lors, face à lui, rares sont les proies à pouvoir s’en tirer indemnes. Ce constat morbide, des soldats de l’armée japonaise l’ont fait en 1945, sur l’île birmane de Ramree.
L’histoire commence en 1942, lorsque l’armée japonaise, membre de l’Axe, s’empare de l’île de Ramree en même temps que du sud de la Birmanie. L’îlot, qui se trouve au large du pays, devient rapidement un maillon essentiel de la stratégie militaire de l’Axe qui y installe une base d’artillerie à longue portée. De là, les forces militaires nippones mènent d’importantes attaques contre les navires de débarquement britanniques dans la région. Ainsi, lorsque le site est découvert par les renseignements anglo-américains, son élimination devient une des priorités de la Royal Navy.
En janvier 1945, les Alliés lancent donc une attaque pour reprendre l’île de Ramree et sa voisine, l’île de Cheduda, afin d’y établir des bases aériennes et de faciliter dans le même temps la victoire finale. Quelques semaines après le début des combats, et alors que les Anglais préparent une offensive, le chef du bataillon aéroporté britannique, Andrew Wyert, envoie un groupe de reconnaissance au coeur de l’île de Ramree. Découvrant que les mangroves de l’îlot sont remplies de crocodiles marins, l’officier prend la décision d’y pousser les troupes ennemies.
Le 19 février, les troupes anglaises, qui sont pourtant mal équipées pour les marécages, poussent plus d’un millier de soldats japonais au fond d’un marais spécifique. La division nippone s’imagine alors avoir obtenu un avantage certain, car elle est mieux préparée à ce type de terrain. Peu à peu, les Britanniques décident de se retirer vers les côtes, laissant, face aux Japonais, une section réduite mais couverte par l’artillerie. Après s’être éloignés des combats, les officiers anglais commencent à scruter le marais et assistent à un spectacle d’horreur.
Malgré la suspension des hostilités, ils y voient les soldats japonais tomber les uns après les autres dans des convulsions épileptiques. Et même après que l’avant-garde britannique s’est retirée du champ de bataille, les officiers constatèrent que les troupes nippones étaient totalement impuissantes face à la férocité des monstrueux reptiles. Finalement, le lendemain matin, après plusieurs heures d’un carnage abominable, les quelques survivants sortirent du funeste marécage. Sur les 1215 soldats d’élite japonais présents ce jour-là, il n’en restait qu’une vingtaine, qui fut faite prisonnière par les Anglais.
0Aujourd’hui encore, la bataille de Ramree est considérée comme le plus grand massacre d’hommes par des animaux. Témoin de la brutalité de ce macabre événement, Bruce Right, naturaliste qui a participé aux combats, évoque « les Japonais en sang, éparpillés dans le marécage noir » qui « hurlaient et se faisaient dévorer par les reptiles ». Deux mois après ce drame, l’enquête d’une commission spéciale a déterminé que 24 % de l’eau des marécages était composée de sang humain.
Ce récit historique est absolument glaçant. D’une part parce que des centaines d’hommes ont trouvé la mort dans ces marécages, mais aussi et surtout parce qu’ils ont été décimés par des animaux
Fin
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